Le dit du bouffon
Texte (et personnage) de Gil Pidoux
Photographies de Jean-Claude Boré
Mise en page de Claire Cuendet
Avant-propos de Daniel Mosini, syndic de St-Prex
Edité à compte d'auteur sur les presses de l'Atelier Grand, imprimeur-éditeurs au Mont-sur-Lausanne, en juillet 2017, 64 pages, à trois cents exemplaires. Ouvrage disponible auprès de l'Agil.
Le dit des hommages
Par la langue de feu de mes ancêtres
Je suis bouffon en ma simple vêture
J'ai le bonnet les clochettes le sceptre
Avouez donc Mesdames que vous plaît mon allure
J'ai le mollet bien fait le ventre en bonne place
Un peu bedeau peut-être mais l'âge l’a voulu
Quelques rides ont griffé l'image de ma face
Mais je n'ai point Mesdames l'appareil vermoulu
(...)
Il sera bien un jour où quitter le plaisir
Mais il faut pour cela vivre jusqu'à cent ans
Mesdames soyez femmes au-delà du désir
Qui fait que l'on vous aime qui fait qu'on vous attend
Gil Pidoux, Le dit du bouffon, p. 20-21.
Ce texte est issu d’une histoire de personnage emblématique d’une cité. En juillet 2015, la bourgade médiévale de St-Prex, qui fut résidence d'été des évêques de Lausanne, invite Gil Pidoux pour animer le repas estival. Sur les quais de la cité lacustre, des tables sont alignées sous les arbres, près du débarcadère de la Compagnie Générale de Navigation. La commune offre le petit déjeuner à ses ressortissants, ce dimanche matin-là. Ce serait une tradition. Gil Pidoux en propose le personnage, et l'agrément de quelques vers.
Gil Pidoux est déguisé en bouffon, costume aux armes de St-Prex, coquille de St-Jacques en sautoir, car la cité fut étape de pélerinage. Pour l'occasion, il a composé une trentaine de « Dits », inventé la légende d'un sirène, et proclamé la dynastie des Ratatam, dont il est le premier du nom. (Et, pour l’instant, le dernier).
Des sous des sous mes compagnons
Je ne suis pas le frère du roi
Suis serviteur étant bouffon
Mais entre nous c'est ce qu'il croit
Nul n'est plus roi que le bouffon
Sans autre trône que son cul
Sans nulle autre couronne sur le front
Sans que l'esprit en soit déchu
Le dit des sous, p. 16
Son fidèle complice en fabrication d'ouvrages, Jean-Claude Boré, a brossé les portraits de Ratatam 1er. En couleur, s'il vous plaît. Le costume du bouffon de St-Prex a été égaré, ou déclaré perdu, lors des préparatifs de l'édition 2017. Ratatam Ier n'en déduisit alors aucun présage. Et fit livrer les ouvrages « Le dit du bouffon », mine de rien. Sans obtenir les fifrelins attendus de celles et de ceux qu’il pensait ainsi honorer. Il sera bon de conter, un jour, la farce de St-Prex.
Bouffon bouffon c'est vite dit
Ne l'êtes-vous pas aussi
Ou alors vous l'étiez
Et l'avez oublié.
Le dit des clochettes, p. 14